vendredi 30 novembre 2007

PAS D'EXPO EN 2007 MAIS 1 INTERVIEW!

Ces dernières années, si les médias sont en pleine mutation grâce à la démocratisation d’Internet notamment, certaines formes d’art dégagent toujours la même intensité dans une forme peu mise en relief… c’est le cas de la peinture, passion et métier de dAKOTA autrefois connu comme musicien du groupe BIARRITZ… A vos marques, Rencontre, Top, Magnéto.

Parle moi tout d’abord de ce qui t’a amené à la peinture ?
J’ai toujours voulu être peintre, mais aussi moine soldat, pilote d’hélicoptère ou rock star. Mais c’est vrai que j’avais 9 ans et ma mère avait acheté une espèce d’encyclopédie sur LEONARD DE VINCI et là je voulais être peintre ; mais plus à la mode de la pop musique des années 70 ; et maintenant, je me dirige plus vers l’anonymat. A 16 ans, je suis partie à Londres et en rentrant, je me suis dit que c’était vraiment ce que je voulais faire de ma vie, mais pas seulement...
As-tu essayé de t’exprimer via d’autres supports ? Photographie, chant etc.…
Oui, à 6 ans j’ai commencé musique et je voulais vraiment pratiquer mais la peinture a pris le dessus... J’ai aussi joué de la guitare électrique et du piano avant mes 14 ans. J’ai plus tard monté des projets de groupe rock, BLIND’S DREAM, BIARRITZ. J’ai aussi composé des musiques de films pour des documentaires et des petites vidéos. J’ai fait des concerts en solo sous le nom de dAKOTA. J’ai fait des concours de photos, j’ai même réussi à obtenir des prix ! Mais c’est la peinture qui m’as libérée de mes influences et de mes peurs.
De la passion à la profession il y a un grand pas, qu’est-ce qui t’a concrètement convaincu de ne faire que ça de ta vie ?
Je ne sais pas exactement, le feeling, j’ai ressenti très vite que c’était vital. Et puis quand tu te rends compte que tu ne rentres pas dans les « cases » que tu as du mal à respecter les règles du jeu.
Mais c’est vrai que pour moi cette forme d’expression me nourris complètement et m’a permis d’avancer et peut-être même de réussir ma vie personnelle.
J’ai toujours été fasciné par les relations entre les hommes et les femmes, mais aussi par les secrets, les minables petits arrangements bien respectueux des conventions mais sinistres sur le plan humain.
As-tu des idoles ? Des maîtres à penser qui t’influencent encore ?
Oui ! Beaucoup même ! KIKI PICASSO, à l’époque de Métal Hurlant, BASQUIAT, BOISROND, William AUSTIN. Bruce DAVIDSON, photographe de rue, Henri Cartier-BRESSON, MAPPLETHORPE, Ben WATTS, et les photographes de mode qui allient rue et mode…Je découvre des œuvres d’artiste presque tous les jours avec stupéfaction et je ne comprends pas le peu de réactions qu’ils engendrent…
Il n’y a aucune politique de la promotion de tous les arts contemporains nouveaux et émergeants. C’est réservé à une élite. C’est vraiment dommage que notre société si médiatique soit si superficielle. Je suis terriblement déçu par ses politiciens bien élevés vraiment cultivés et qui se permettent de tant mépriser leurs concitoyens en ne cherchant pas à promouvoir la culture, l’intelligence et la sensibilité ! Nous vivons dans un monde de consommation où l’ignorance n’est pas un problème, c’est vraiment dramatique !
Quel regard as-tu sur toutes ces anciennes générations de peintres? Qu’ont-ils laissé à ta génération selon toi ?
Ils ont laissé des documents, des archives, mais aussi de grandes émotions que j’ai du mal à expliquer…Leurs œuvres sont très enrichissantes et essentielles pour l’histoire. Et je me sens concerné, je ressens une filiation aussi bien avec MATISSE, PICASSO ou bien les hommes de l’age de pierre qui laissaient la simple trace de leur main ouverte sur la paroi des cavernes !
Est-ce que tu te sens appartenir à un mouvement de peintres avec lesquels tu as des similitudes ou penses-tu être vraiment à part dans ton travail ?
J’espère avoir un travail à part entière, mais c’est trop tôt pour dire quel impact, quelles traces je laisserai derrière moi. Pour ce qui est du mouvement, je ne pense pas pouvoir être rangé dans la catégorie « expressionniste» ou « figuration libre » et franchement, je m’en fous. Mais c’est vrai que j’aimerai pouvoir laisser une trace, une émotion mais aussi une piste sur les relations humaines et donner de l’espoir, de la poêsie.
Comment choisis-tu tes sujets ou tes modèles en général ? Qu’est-ce qui te pousse à organiser un travail ?
J’aime les visages particuliers, donc tout est au feeling, une rencontre, une bonne connexion, un style, une façon de vivre…Voilà ce qui m’inspire.
Mais aussi la vie quotidienne dans son aspect le plus simple !
Quel plaisir trouves-tu à peindre les gens normaux ? Les gens de la rue ?Qu’entends-tu par « gens normaux » ? Pour moi tout le monde a une particularité. Je me « nourris » de mes rencontres, des différences, des similitudes J’aime rencontrer des gens qui à première vue, je n’aurais jamais rencontré. C’est vraiment enrichissant. L’ouverture sur le monde, l’aventure, la culture, c’est ce qui me fait vivre.
Et a contrario qu’est-ce que tu as ressenti en peignant des « vrais faux » des légendes de la peinture classique ou contemporaine par exemple ?
C’est super gratifiant ! Et ça fait plaisir de rencontrer des gens dont tu admires le travail. En reprenant leurs techniques, j’applique les règles d’une bonne «cover » comme en rock music. Je pense par exemple au travail de CAT POWER sur sa reprise de « SATISFACTION » des ROLLING STONES. Quand je me lance sur un GAUGUIN, je m’imprègne de son histoire personnelle et je cherche la moindre trace du moindre coup de pinceau sur son tableau. J’adore rajouter un petit clin d’œil une sorte de blague comme mon empreinte sans dénaturer le tableau. Et bien que je sois capable de faire une presque photo picturale du tableau je le fais avec autant de sensations et d’ardeurs que si c’était un de mes tableaux original.
Qui rêves-tu de peindre, personnalités vivantes ou non?
J’aimerais rencontrer plus d’artistes, des peintres, des photographes, des acteurs, des actrices…des gens qui font de leur vie un art. Pour répondre à ta question, j’aurais aimé parler et peindre avec Jean- Michel BASQUIAT, Kurt COBAIN, Scarlett JOHANSON, Asia ARGENTO, Louise BROOKS.
Est-ce qu’il existe un tableau dont tu es plus fier que les autres ? Et si oui, parle-nous de sa réalisation.
Non, pas pour le moment…trop tôt pour répondre à cette question. Je te répondrais quand je ferais le bilan de ma vie de peintre…C’est une question assez délicate sachant qu’on peut aimer une peinture parce que techniquement elle est parfaite ou parce que l’histoire de l’image te touche. Il est parfois essentiel de ne pas trop donner de clefs sur la création d’une toile et de laisser celui ou celle qui regarde s’approprier l’œuvre c’est là où il y a une forme d’échange formidable.
Après de longues années dans la peinture, certains passent aujourd’hui à la vidéo, que penses-tu de cette évolution et es-tu attiré par la vidéo par exemple?
Je pense que c’est une évolution naturelle et intéressante…En tout cas, pour ma part, je n’y pense pas, même si je suis un grand amateur de médias. Mais mon envie serait plus de me diriger vers le « LAND-ART », avec des pierres, de l’eau et des couleurs.
Quels sont tes projets à venir et tes rêves lointains… ?
Dans l’immédiat, je dois continuer ma route…des expos, des livres, de nouveaux sujets sur la vie, les rencontres, le bien, le mal, des pochettes de disques pour de jeunes groupes. Voyager. Je rêve de déplacement vers l’Asie et l’Europe centrale mais aussi revenir à LONDRES, NEW-YORK ou QUEBEC.
Interview réalisée par Ode Crizal pour 'Le rock d'Ici'

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